J'ai passé une mauvaise nuit, je suis fatiguée, mais qu'importe, je voulais absolument tester le cours de sophrologie que le CMG propose à Nation.

Je n'ai pas été décu, moi qui avait peur de me retrouver à nouveau avec des courbatures, et bien il n'en ai rien: aucun de mes muscles n'a travaillé durant cette heure là.

Sophrologie, Premier cours (CMG Nation)

J'arrive à Nation, comme à mon habitude, la pluie se met à tomber, je passe devant le petit rade, qui devrait me servir de lieu d'attente entre le cours de sophro et celui de Yoga Desikachar, malheureusement, il est lui aussi en vacances. Décidément, j'ai parfois l'impression que je suis la seule à rester sur Paris durant le mois d'août, qu'importe.

Je donne ma carte, passe par les vestiaires et me met à attendre devant la salle de cours, pour les dix minutes restantes avant le début.

Une fille vient vers moi, toute souriante et me demande comment je vais. Merde! Qui est-ce? Je n'ai parlé à personne lors de ma dernière venue, sauf à la prof de Yoga Assassin et au vieux monsieur de la piscine.

Je reste un peu les yeux hagards, l'air idiot, ne sachant pas qui elle est. Je tente de regarder ses mollets, voir si elle a le tatouage de lotus, mais je n'y arrive pas, et il faut reconnaître qu'elle ne ressemble pas à la prof. Elle me dit "C'est bien toi qui était au cours de Pascale la semaine dernière?". Et là, tout s'éclaire: c'est Miss CMG (elle porte une brassière avec les initiales du club dans le dos, ce qui lui avait valu ce surnom par la prof, et ne connaissant pas moi même son nom, elle restera connue sous ce pseudonyme), celle qui avait "adoré" mon expression sur les masseuses de Hong Kong.

Elle a l'air plutôt sympa, elle nous conseille à une autre fille et à moi d'aller chercher un gilet car durant le cours nous allons rester longtemps allongés, nous partons à la recherche d'un gilet et revenons nous installer dans la salle.

Chacun de nous prend un tapis, nous sommes une dizaine, dont une TRES vieille dame, je pense dans les 80 ans, et une femme en jupe (étrange il n'y a pas besoin de tenue de sport).

Jusque là, j'hésite toujours sur le fait que Miss CMG est ou non la prof de sophro, mais je la vois prendre un tapis et s'asseoir au milieu de tous, j'en conclue que mes spéculations sont fausses.

La prof arrive, en jeans! Décidément, je me demande bien pourquoi je suis en brassière et leggings, j'aurais pu venir en baggy ou en jupe longue que cela n'aurait pas posé problème.

Miss CMG vient me voir, et commence à discuter, je pense que je suis en train de me faire une copine, elle me dit que les cours de Yoga Assassin sont en effet plutôt violents, je lui retorque qu'en effet, après une abstinence sportive de minimum 11 ans et ceux-ci ayant juste été les cours d'EPS de l'école, ce fût une expérience assez complexe. Elle me répond qu'elle ne pensait pas que je n'avais aucune expérience en sport, car je lui semblais souple et plutôt à l'aise... A l'aise, hum, c'est un bien grand mot, disons que j'essayais de faire au mieux et que par chance je suis très souple de nature.

Elle m'explique que le cours qui va suivre est exactement l'inverse du cours de Vinyasa Yoga, ça me rassure, j'avouerais que je n'ai pas envie de souffrir aujourd'hui, surtout que je prévois d'assister à un cours de Yoga Desikachar un peu plus tard dans l'après-midi.

Nous reprenons chacune nos places. La prof se présente, et demande comme à chaque fois qui sont les petits nouveaux, nous levons la main.

Elle explique que les exercices que nous faisons nécessite un entraînement, que nos capacités de concentration, de détente, se feront au fil du temps, que nos cerveaux encore vierge de toute expérience dans ce domaine tenteront de se faire la malle, de nous entraîner loin de notre but et qu'il faudra le guider lentement vers la bonne direction.

Nous sommes tous allongés sur les matelas au sol, certains ont roulé un autre tapis sous leurs pieds pour les surélever, d'autres comme moi place des serviettes ou des gilets sous leur nuque pour bien la caler.

Sophrologie, Premier cours (CMG Nation)

Durant tout le cours, la prof parlera dans un silence olympien, sans musique, avec pour seul bruit de fond, les pales des ventilateurs tournant au plafond.

Nous fermons les yeux, nous mettons dans la position la plus confortable pour nous, la prof calme calmement assise sur l'estrade en face de nous.

Nous commençons par nous concentrer sur notre respiration, à prendre conscience des points d'appuis que notre corps à avec le sol, nous devons penser aux sensations que notre corps nous procure, ses réactions habituelles, ses sensations agréables comme celles plus désagréables.

Puis, la prof nous oriente vers la partie supérieure de notre corps: notre tête, nous demandant de détendre chaque muscle, de desserrer les dents, les paupières, les tempes, etc... Nous devons prendre conscience de chaque partie de l'anatomie de notre visage et de notre crâne, tout en conservant une respiration calme, telles les vagues s'écrasant continuellement sur la grève.

Lorsque chaque partie de notre tête est détendu, nous passons à une court exercice de respiration tout en conservant le calme et la position dans lesquels nous sommes: nous devons inspirer par le nez, faire une courte pause, puis expirer sans forcer, tel un ballon qui se dégonfle, et ce, par la bouche. J'ai l'impression d'étouffer un peu, je ne suis pas maître dans l'art de la respiration, c'est d'ailleurs ce problème qui m'a entraîner à suivre ces différents cours. Je poursuis malgré tout, tentant de relâcher au maximum les tensions qui m'enserrent la gorge.

Nous nous focalisons ensuite sur la nuque, le cou, les épaules, les bras, gérant de la même manière, nous concentrant sur leur présence, leur lourdeur, les points d'appuis, la sensation d'attraction terrestre. Les muscles se relâchent progressivement, puis, nous faisons à nouveau l'exercice de la respiration nez-bouche. Elle nous demande en expirant de faire partir toutes les tensions dans les parties que nous venons de relaxer, je comprend difficilement ce qu'elle veut dire par là, de faire passer le vent dans ces zones. Je pense qu'avec l'habitude cela doit devenir plus explicite.

Cela se poursuit par le thorax, le ventre, les muscles fessiers et anaux, puis l'exercice à nouveau de respiration, et nous terminons par les jambes et un dernier exercice de respiration.

Nous restons allongés, mais elle nous demande de commencer lentement à faire bouger nos orteils, nos doigts, ceux-ci semblent comme engourdis, nous nous étirons comme si nous sortions d'un sommeil réparateur.

Nous nous levons à présent pour travailler sur la "relaxation tonique", campé sur nos deux pieds, les genoux légèrement fléchis, le bassin un peu vers l'avant. Nous fermons les yeux.

L'exercice suivant est simple, lorsque nous inspirons, nous devons serrer les poings, puis bloquer la respiration, faire une dizaine de pas sur place, puis relâcher la respiration, et ce, trois fois d'affilé.

Ensuite, toujours debout, nous devons inspirer tout en tournant la tête vers la gauche, puis expirer tout en la faisant revenir à sa place, suivit du même exercice vers l'autre côté.

Nous nous allongeons à nouveau sur le sol et nous relaxons quelques instants avant de s'étirer à nouveau tel un chat.

Le cours est terminé. Je me sens un peu shootée, calme, relaxée, reposée. Je suis heureuse de ne pas avoir eu à torturer mon corps à nouveau et de sentir ce bien être qui s'en infiltré en moi durant cette heure.

Je remarque aussi que les exercices de relaxation sont très proches de ceux que me fait faire mon hypnothérapeute (médecin spécialisé dans la gestion du stress et du souffle, et travaillant entre autre avec l'hypnose et des techniques proches de la sophrologie), mais je sors moins shootée du CMG que du doc, qu'importe, en associant les deux je suis certaine d'arriver à l'illumination rapidement, Bouddha attention me voilà!

Sophrologie, Premier cours (CMG Nation)

Je sors de la salle, n'ayant pas perdu une seule goutte de sueur, zen, calme, bien dans ma peau, je me dirige vers le panneau des planning et vois que le cours de Yoga Desikachar est annulé. Qu'importe, je me torturerais le corps plus tard, je décide de rentrer oubliant au passage de dire au revoir à Miss CMG, qu'importe, je verrais ça la prochaine fois, l'endorphine et moi nous ne nous connaissons pas encore très bien, donc Miss CMG me pardonnera sans doute mon impolitesse.

XXX

Venus

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