Encore une nuit où je vois le soleil qui se lève. Encore une tentative d'endormissement avant que l'astre solaire soit totalement présent, encore un échec.

Les nuits se suivent, sans logique, pleines de longueur. Des nuits qui traînent sans m'entraîner dans la logique humaine.

Serais-je un animal nocturne?

Encore les yeux fixés sur la nuit. L'ombre qui se pixelise, comme sur un mauvais cliché. Le regard qui se fige sur le néant, le crâne remplis de pensées tournantes et vacillantes.

Un esprit qui refuse le repos qui doit lui être accordé.

Are you alive? Are you sleeping?

Are you alive? Are you sleeping?

Et je pense alors à toutes ces nuits passées, allongée dans l'attente, dans l'immobilité, dans le chaos du fil de mes réflexions.

Des réflexions sans suite, sans lien entre elles, des pensées qui se mêlent, qui s'entremêlent, qui se démêlent.

Des questions qui se posent, des réponses qui posent à leur tour plus de questionnement encore.

Des airs de musique qui se jouent dans ma tête, des airs lents et hypnotiques, aériens et mélancoliques, des airs qui n'y font rien.

La sensation de vouloir être morte quelques heures pour renaître, pleine de vie et d'énergie.

Cette mort éphémère qui me refuse son baiser tant attendu.

Une épuisante quête du néant, la quête du vide et du rien. La quête de l'oubli et du repos.

Je cherche et rien ne vient, si, juste plus mots et de phrases qui s'entrechoquent entre mes deux oreilles...

Chaos mental

Chaos mental

Et toujours rien, la clope de la nuit, dans le noir, seule lumière environnante, la lueur incandescente de la cigarette qui se consume lentement entre mes doigts, les yeux rivés sur les minutes qui s'égrainent.

Le regard fuyant sur la cour dans l'espoir de voir quelques autres âmes damnées des fenêtres environnantes, une sorte de réconfort sadique: l'espérance de la souffrance d'autres pour se sentir moi seule dans cette noirceur sinistre.

Mais, rien, le vide englobe la nuit. Mon sort ne semble pas partagé, il est encore trop tôt pour certains, et bien trop tard pour les autres...

Ash to ash, dust to dust

Ash to ash, dust to dust

J'attend, gobe les cachets que je fais fondre sous ma langue. Une amertume si répugnante et en même temps si réconfortante, si amicale.

Une amie qui me suit, une amie au goût prononcé de poison, dont les particules de désagrège, venant souiller mes papilles de leur saveur âcre.

Et au final, mes amies ne le sont plus. Les amitiés s'estompent avec le temps, pour laisser place à de jolis souvenirs, des moments de douce plénitude, mais l'habitude et la monotonie font perdre l'exaltation des premiers temps pour se transformer en inutile habitude, en vénéneuse routine...

Lune sans sommeil...
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